Soutien psychologique
Maximiser sa résilience, c’est prendre soin de sa santé mentale avec bienveillance
Augmenter sa flexibilité cognitive
Je suis flexible dans ma façon de voir les choses
Faire preuve de flexibilité cognitive, c’est d’être capable d’être souple dans sa façon de comprendre les situations et d’y réagir, et cela, en fonction de la réalité.
Et comme la réalité change constamment, la flexibilité cognitive permet d’ajuster ses façons de voir et ses actions au fur et à mesure de l’évolution de la situation, ou de son évolution personnelle.
Elle implique aussi d’être capable d’être souple avec soi-même et d’avoir de la patience à travers tous ces changements. Cette composante est donc intimement liée à la résilience.
Comment parvenir à augmenter sa flexibilité cognitive?
Changement de perspective
Comme la flexibilité cognitive est une disposition de l’esprit, elle peut donc s’apprendre et se développer. Une des façons est le changement de perspective. En effet, selon la façon dont on voit un événement, celui-ci pourra passer d’être vu comme un obstacle à être vu comme un défi, d’une difficulté en une occasion d’apprentissage. Le temps peut aussi être perçu différemment selon la perspective : une minute dans la vie d’un-e athlète est bien différente de cette même minute pour quelqu’un qui a hâte à un événement. Dans cette pandémie, le changement de perspective permet de se rendre compte que, bien que la situation actuelle soit difficile, elle ne durera pas toujours (perspective du temps) et qu’il est possible de s’adapter et de changer son mode de vie temporairement.
Nuance à ses perceptions
Il est aussi possible d’ajouter des nuances à ses perceptions, en évitant l’utilisation des «jamais/toujours» ou «le monde est comme ceci, ou comme cela». Ces nuances permettront de moins voir les choses en noir ou blanc et d’affiner ses jugements par rapport à soi et aux autres.
Optimiste réaliste
Apprendre à faire preuve d’optimisme réaliste, contribue aussi à augmenter sa flexibilité cognitive. Contrairement à l’optimisme pur, cela ne signifie pas de croire simplement que «ça va bien aller» mais plutôt d’accepter que ça sera peut-être difficile, mais qu’on est tous dans le même bateau et qu’on fait juste de notre mieux.
Acceptation du changement
De plus, il est important d’accepter l’occurrence du changement. En effet, le fait de refuser la réalité du changement ne fait que prolonger la période d’inertie et ralentir l’arrivée de l’adaptation. Accepter le changement peut aussi signifier parfois de remettre en question ses attentes, ses croyances et ses a priori par rapport à soi, aux autres et à la vie en fonction de ce qui est perçu de la réalité actuelle. Par exemple, la pandémie a peut-être causé un report d’objectifs pour certains, ou même amené une remise en question de sa façon de vivre pour d’autres. Non seulement le changement doit être accepté mais il est aussi nécessaire d’accepter que les difficultés et les obstacles font aussi partie de la vie, que ce n’est pas «le sort qui s’acharne sur nous» ou que «c’est rien qu’à nous que des choses comme ça, arrivent», etc. Si l’on accepte mieux les changements et les difficultés de la vie de même que leurs effets sur nos émotions et comportements, on sera plus à même aussi d’admettre mieux ceux des autres. Notre capacité d’empathie en sera améliorée.
Bienveillance envers soi-même
On peut aussi accroître sa flexibilité cognitive en augmentant sa bienveillance envers soi-même. En effet, cela permet de vraiment comprendre qu’il est parfois difficile de s’adapter et que les réactions à cette adaptation sont normales et humaines, que tous réagissent ou ressentent des émotions difficiles parfois, cela fait partie de l’expérience d’être un être humain. Cela pourra impliquer de prendre conscience de son discours intérieur et d’apprendre à se parler avec plus de douceur, d’acceptation et de compréhension.
Transformer la situation et lâcher-prise
On devient aussi plus flexible quand on accepte d’être créatif dans sa résolution de problèmes et d’utiliser des stratégies d’adaptations efficaces en fonction du niveau de contrôle sur la situation. En effet, il est impératif, au moment de choisir une stratégie d’adaptation, d’évaluer d’abord le niveau de contrôle qu’il est possible d’avoir sur la situation. Lorsqu’il est possible d’avoir du pouvoir sur la situation, il est généralement souhaitable d’agir autant que faire se peut, pour transformer la situation et utiliser son pouvoir pour y faire face.
Par exemple, devant la pandémie qui se poursuit, il est hors de son contrôle d’exiger que la vie revienne à la normale ou de refuser de porter le masque dans les lieux publics.
Comme ces aspects sont incontrôlables, il est très adapté de lâcher-prise sur ceux-ci et de concentrer son énergie sur ce qui est contrôlable. Cela diminuera son sentiment d’impuissance aussi. Cela implique parfois, dans certains cas, de faire des deuils et d’accepter les émotions que cela a engendrées. Il peut alors être possible de trouver des manières de s’aider à mieux vivre ce lâcher-prise. Cela peut prendre la forme de normaliser sa réaction, d’en parler, d’être bienveillant envers soi-même, etc. Bref, agir sur soi pour mieux accepter qu’on ne peut changer la situation.
Cependant, les 2 stratégies (transformer de la situation ou de lâcher-prise) peuvent s’avérer inefficaces si elles sont utilisées aux mauvais moments. Ainsi, devant une situation hors de son contrôle, il serait inefficace de s’acharner à vouloir modifier la situation. Cela deviendrait de l’entêtement et l’énergie déployée serait mal utilisée.
À l’inverse, devant une situation dans laquelle il est possible d’avoir un certain contrôle, le lâcher-prise serait alors plutôt compris comme de l’évitement (ex. : ne pas vouloir parler de la situation), du déni (ex. : nier l’existence du problème), une façon de ne pas prendre ses responsabilités (ex. : se dire que ses actions n’auront pas d’impact de toute façon) ou encore de se résigner à son sort (ex. : se dire que le destin décidera pour nous).
Le support social
Discuter avec ses proches peut être une façon efficace pour arriver à évaluer son niveau de contrôle sur la situation et les actions qui pourraient être mises en place pour favoriser les changements voulus. De manière générale, le recours au support social est aussi une stratégie d’adaptation efficace. Le fait de pouvoir exprimer son désarroi face à une situation, d’être entendu, validé peut permettre de mieux faire face à la situation, même si l’autre n’a pas réellement un pouvoir sur la situation qui nous préoccupe. Cela s’observe par la popularité des plateformes de vidéoconférence durant la pandémie. De façon naturelle, les gens se sont tournés vers leurs pairs pour faire face à l’adversité.
Journal de bord
Le journal de bord se veut un outil pour vous accompagner et trouver des stratégies pour mieux vous adapter aux changements. Vous y trouverez les exercices d’auto-observation, de même que le défi associé à cette composante.
Auto-observation
Pour l’exercice suivant, nous vous demandons de vous observer à partir des questions qui se trouvent dans votre journal de bord.
Tenter de voir quelle est votre façon générale de réagir devant des situations difficiles.
Défi
Pour le défi, nous vous invitons à utiliser des stratégies d’adaptation reconnues comme efficaces par rapport à une situation que vous trouvez difficile à vivre actuellement.
Ces exercices se veulent volontaires mais si toutefois, en les faisant, vous ressentiez un niveau de détresse qui vous inquiète, nous vous invitons à contacter le service de soutien psychologique des Services à la vie étudiante de l’UQAM.
Pour en savoir plus…consultez la BOÎTE À OUTILS
- Les références utilisées pour cette thématique se retrouvent dans la boîte à outils.
- Consultez également la page d’accueil du Projet Résilience UQAM.